Un tour de France en auto-stop : Avant-propos
- Adrien et Thomas
- 5 févr. 2017
- 5 min de lecture
Notre envie de voyager en stop à mon ami Thomas et moi, nous a pris un peu comme une envie de pisser au cours de l'année 2015... J'avais pour ma part abandonné la médecine, et venais d'avoir mon permis, quand Thomas était en deuxième année de prépa scientifique. Nous avions tous les deux vraiment envie de voyager lors de l'été, pour sortir de nos différentes ambiances de travail de ces deux dernières années. C'est au cours d'une de nos nombreuses discussions dans mon appartement à Nantes que nous est venue l'idée de voyager en auto-stop. Je serais incapable d'attribuer la paternité de cette idée à l'un d'entre nous, je pense qu'elle est simplement le fruit de nos nombreux échanges. Toujours est-il qu'une fois cette idée émise, associée à l'envie de voyager en France, plus rien ne pouvait nous faire reculer. Nous avons cependant, dans un premier temps, envisagé de partir en voiture, mais cela nécessitait que Thomas ait son permis avant notre départ. Le manque de temps lié aux concours de fin de prépa et la mauvaise foi de l'auto école ont empêché Thomas de passer son permis avant notre départ et nous avons donc laissé tomber l'idée de partir en voiture. En effet, étant personnellement titulaire du permis de conduire depuis 2 mois, je me voyais mal partir comme seul conducteur dans un road-trip qui s'annonçait fatiguant, avec ma faible expérience de conduite... Mais finalement le fait que Thomas n'ai toujours pas son permis est peut être la meilleure chose qui nous soit arrivé, puisque cela nous a lancé sur les chemins de l'auto-stop!
L'envie de voyager en auto-stop me venait plus particulièrement de la lecture d'un blog, Les aventures de Froggy (cf rubrique En savoir plus), qui m'avait accompagné dans mes moments d'évasions lors de ma PACES. Leur manière de raconter leurs voyages m'avait alors permis de voyager par procuration, et m'avait donné le goût de l'auto-stop, ou du moins, l'envie d'essayer. Par ailleurs, Thomas et moi avions eu la chance de beaucoup voyager en Europe et aussi outre-Atlantique avec nos parents par le passé, sans pour autant avoir vraiment pris le temps de découvrir certaines régions de notre pays. Ainsi, on peut dire qu'autour de février 2015, l'idée de partir en auto-stop faire un tour de France était établie, dans le cas où Thomas n'aurait pas son permis, ce qui fut le cas.

Restait alors une multitude d'éléments à prendre en compte pour laisser le moins de choses au hasard pour les deux esprits scientifiques que nous sommes... Nous avons enchaîné un certain nombre d'heures à lire des témoignages d'auto-stoppeurs, de personnes ayant voyagé en France... Nous avons établi des listes de choses que nous voulions voir, et de régions dans lesquelles nous voulions passer. En parallèle, nous avons commencé à parler de notre projet à nos amis et à nos familles respectives. Si les premiers semblaient plutôt circonspects quant à notre voyage, nos familles nous ont dans un premier temps dit que c'était une bonne idée. Je reste persuadé que mes parents ont premièrement pensé qu'il s'agissait d'une lubie d'ado qui me passerait avant d'avoir tendu le pouce pour la première fois. J'ai presque suivi l'évolution de la couleur de leur visage au fil des mois, quand ils ont commencé à comprendre que notre projet était sérieux. Il a été très difficile de faire comprendre à mes parents que notre projet était réalisable, et que l'auto-stop n'était pas si dangereux que ça. Et, ça nous a pourri un certain nombre de soirées à la maison. J'étais déjà majeur à l'époque, j'avais l'argent nécessaire pour ce voyage, mais je me voyait difficilement partir sans l'assentiment de mes parents, en les laissant complètement flippés à l'idée que leur fils se fasse tuer par un vil malfrat! Je pense n'avoir qu'à moitié convaincu mes parents avant de partir, mais la garantie de les contacter par message tout les jours pour leur donner notre avancement les a suffisamment rassurés pour qu'ils me laissent m'en aller.
Les parents de Thomas n'étaient pas spécialement inquiets pour sa sécurité, mais ils lui ont rit au nez quand il leur a présenté notre projet, pointant du doigt notre manque de réalisme, et le fait que nous ne réussirions pas à quitter Nantes... Le suite de l'aventure leur donnera tord!
Côté matériel, en ce qui concerne les sacs, Thomas en avait déjà un, quoique un peu vieux, et qui allait lui jouer des tours par la suite. J'ai personnellement fait l'achat d'un sac Forclaz Quechua 50L qui depuis un an et demi m'accompagne dans tous mes voyages en stop, et qui ne m'a jamais trahi. Très honnêtement un sac de 50L est amplement suffisant pour voyager en auto-stop sur 2 semaines. Prendre plus, emporter plus dans un sac qui doit être portable plusieurs heures par jour, si ce n'est toute la journée. Ayant prévu de dormir chez nos connaissances, ou en camping, Thomas nous a dégoté une de ces tentes montable en 2 secondes, et démontable en 3 heures si on n'a pas le mode d'emploi... Autant cette tente nous a évité certaines galères de montages après de longues journées, autant ce n'était clairement pas l'élément le moins encombrant pour voyager (cf la photo). Nous avons décidé de ne pas prendre de matelas, enfin ça s'est plutôt passé comme ça :

Adrien : ''Tu as un matelas toi pour dormir?
Thomas : Ben non, on n'en a pas vraiment besoin et puis ça prend de la place non?
Adrien : Euh, ben d'accord on prend pas de matelas!''
Au final, partant en été, et la tente étant bien isolée, nous n'avons pas souffert du froid et j'avoue qu'on était tellement fatigué le soir que le confort était le cadet de nos soucis... Je n'ai d'ailleurs pas eu mal au dos pendant ce voyage, ni pendant ma semaine en Bretagne (été 2016) où je n'avais pas emporté de matelas pour camper non plus! En ce qui concerne le reste du matériel, nous avions une trousse de secours, la plus complète possible grâce aux parents de Thomas, tout les deux pharmaciens. Également dans le désordre : un réchaud avec la vaisselle pour se faire à manger en cours de route, des lampes frontales, des serviettes ultra-légères, nos maillots de bains, casquettes, lunettes de soleil, crème solaire, gourdes, plan de la France, sur-sac, k-way, vêtements en tout genre, briquet, cartouche de gaz, sac de nourriture contenant des céréales, des arachides et des gâteaux caloriques, appareil photo, portables, jeu de carte, porte-monnaie et surtout un cahier A4 avec couverture plastifié et un marqueur! On reviendra sur l'utilité de ces deux derniers éléments dans le prochain article... Puis vint le moment de fixer la date de départ, ce serait le 3 août, pour un retour prévu autour du 15. La veille nous passerons la journée à planifier les derniers détails du voyage, faire et défaire nos sacs trois fois, trouver les spots pour faire du stop facilement au début etc... En tout cas, l'ensemble de cette période de préparation nous aura permis de nous évader du sale temps d'hiver et de passer de bons moments à imaginer l'aventure que nous allions vivre!
Ci dessous l'itinéraire de notre voyage qui, il faut bien l'admettre, ne s'est pas fait qu'en stop : une amie de Thomas nous conduira de Saintes jusqu'à Sarlat, et nous prendrons un covoiturage entre Paris et Nantes!
Le début de l'aventure au prochain épisode!

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